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Les travailleurs frontaliers français au Luxembourg : un phénomène en pleine expansion

Luxembourg. Old Bridge - Passerelle Bridge Or Luxembourg Viaduct In Luxembourg

Les travailleurs frontaliers français au Luxembourg : un phénomène en pleine expansion

Le Luxembourg, petit pays enclavé au cœur de l’Europe, est devenu un pôle d’attraction majeur pour les travailleurs frontaliers, en particulier ceux venant de France. Cette tendance, loin de s’essouffler, semble même s’accélérer. Mais qui sont ces travailleurs frontaliers français qui traversent quotidiennement la frontière pour venir travailler au Grand-Duché ?

Une population en pleine croissance

Fin 2021, le Luxembourg comptait 212.343 travailleurs frontaliers, soit près de la moitié des emplois salariés du pays. Parmi eux, les Français représentent la plus grande part, suivis par les Allemands et les Belges. En dix ans, de 2012 à 2022, le nombre de travailleurs frontaliers français a augmenté de 39%, atteignant 117.150 actifs. Cette croissance est particulièrement marquée chez les frontaliers français, avec une augmentation de 0,9% au premier trimestre 2023 et de 4,6% en un an.

Un profil-type : le jeune homme diplômé

L’Agence d’urbanisme d’agglomérations de Moselle (Aguram) a mené une analyse détaillée de l’identité de ces travailleurs frontaliers français. Le profil-type qui se dégage est celui d’un homme plutôt jeune. En effet, les travailleurs frontaliers du Luxembourg sont en moyenne plus jeunes que l’ensemble de la population active de leur territoire de résidence. La moitié des frontaliers ont moins de 40 ans, contre 45% dans l’ensemble des actifs.

Un niveau d’éducation supérieur à la moyenne

Les travailleurs frontaliers français sont également plus diplômés que la moyenne. Dans l’espace nord-lorrain, 46% des frontaliers ont un diplôme universitaire, contre 40% dans la population active. À l’échelle de l’Eurométropole de Metz, ils sont même plus de 2/3 parmi les frontaliers (67%), et davantage encore chez les moins de 40 ans (76% pour les 20-29 ans et 71% pour les 30-39 ans).

Des catégories socioprofessionnelles supérieures

Les travailleurs frontaliers français appartiennent plus souvent à des catégories socioprofessionnelles supérieures. Les frontaliers résidents de l’Eurométropole de Metz sont en majorité cadres ou travaillent dans des professions intellectuelles supérieures et professions intermédiaires (59%). Les ouvriers et employés ne constituent quant à eux que 39% des frontaliers.

Un phénomène qui façonne le territoire

La croissance de la population de travailleurs frontaliers français a un impact majeur sur le territoire. En effet, plus de 9 frontaliers résidant en France sur 10 sont répartis entre les départements de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle. En 2022, près de 10.000 résidents de l’Eurométropole de Metz travaillaient au Luxembourg, soit 11% de sa population active. À la même date, 21.700 résidents du SCoTAM travaillaient au Luxembourg, soit 13% de sa population active. Ces chiffres illustrent l’importance du phénomène frontalier pour ces territoires.

Un avenir incertain

L’augmentation constante du nombre de travailleurs frontaliers pose des questions sur l’avenir. Selon diverses études, le nombre total de frontaliers, qu’ils soient belges, français ou allemands, pourrait être compris entre 331.000 et 503.000 à l’horizon 2050. Cette nouvelle population devra être logée, ce qui pourrait accentuer la pression immobilière déjà forte au Grand-Duché. Seuls la métropole et le SCoTAM semblent à ce jour disposer d’un réservoir de population active susceptible de répondre à une telle demande.

Des défis à relever

Le phénomène des travailleurs frontaliers français au Luxembourg soulève de nombreux défis, tant pour le Grand-Duché que pour les régions frontalières françaises. Il s’agit notamment de gérer l’augmentation de la population, de répondre à la demande de logements, de gérer les flux de transport et de maintenir l’équilibre social et économique. Ces défis nécessiteront une coopération étroite entre le Luxembourg et la France, ainsi qu’une planification et une gestion attentives de la croissance.

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